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Réduire la contamination en cadmium des grains ?
Dans le contexte actuel de durcissement de la réglementation, ces résultats incitent à
envisager des stratégies pour limiter le transfert du
cadmium vers le grain.
Deux leviers d’actions sont
possibles : intervenir sur la physiologie de la plante
mais aussi sur la phytodisponibilité du cadmium du
sol.
Il faut ainsi caractériser le potentiel d’accumulation
des variétés actuelles, travailler la sélection
génétique pour obtenir des variétés peu accumulatrices
tout en conservant les qualités de productivité
et de valeur d’usage.
En effet, chez les céréales et
les oléagineux, l’accumulation de cadmium dans
le grain varie significativement entre variétés, d’un
facteur 2 à 5 suivant l’espèce.
Chez le blé dur et le
riz, cette variabilité d’accumulation ne provient pas
d’une différence de prélèvement racinaire mais
d’une variabilité d’allocation de cadmium au grain.
Les processus incriminés seraient, selon le cas, la
séquestration racinaire, le chargement dans le xylème
et/ou le transfert xylème-phloème.
Chez le blé dur, la découverte d’une région chromosomique
étroitement associée à la faible accumulation
de cadmium dans le grain a permis aux
Canadiens d’obtenir des variétés nettement moins
accumulatrices telles que Strongfield ou Brigade.
Les interventions culturales doivent quant à elles
viser en priorité le maintien du pH du sol au-dessus
de 6,5 par chaulage, en évitant les intrants acidifiants
(engrais ammoniacaux par exemple).
Il est
recommandé de surveiller le niveau de contamination
cadmiée des intrants : produits résiduaires,
engrais phosphatés, produits phytosanitaires.
L’analyse de terre permet d’identifier les sols très
riches en cadmium, acides, pauvres en matière
organique et de texture légère (faible capacité
d’échange cationique dite CEC). Ces facteurs favorisent
la mobilité de l’élément. Même si leur teneur
en cadmium est souvent parmi les plus élevées,
les sols carbonatés présentent généralement une
faible phytodisponibilité.
Il faut enfin limiter l’apport de sels en raisonnant
précisément la fertilisation. Le passage du cadmium
en solution est en effet favorisé par les cations
qui se sorbent à sa place sur la phase solide.